Parfois, une personne a le sentiment de vivre dans un calme qui engourdit la vie, où les jours se ressemblent s’additionnant en mois et années. Le calme te dilue dans un manteau bleu qui refroidit ton corps pour l’engourdir. Il t’immobilise dans une routine mortelle où tout est familier et tu ressens le besoin de disparaître même si tout ce qui t’entoure a une mélodie domestiquée.
Tout semble parfaitement adapté, personnes et objets correctement placés dans un environnement quotidien, dont le mouvement est toujours circulaire. Le temps passe dans une tranquillité apparente, la terre t’ attrape d’ un murmure connu tandis que la mer et le ciel réveillent ton désir.
Ils t’enseignent à supporter le poids, la charge, à anesthésier les rêves et la seule chose qui te réconforte est de t’enfoncer dans l’eau. Les voix n’ont pas de son elles deviennent des cris, les jours n’ont pas de musique, ils sont le silence. Tu aimerais être le vent, celui qui fouette les montagnes.
Tu es le vent, un moment. Tu vis dans l’illusion de croire que tu es différent, mais tu réalises que tu es une île. Celle qui te rattrape toujours, celle que tu prends toujours avec toi, celle qui ne te quitte pas, celle qui te remplit de peurs en échange de quiétude. Celle à laquelle tu as besoin de revenir même quand tu la regardes de loin.

Titulaire d’un Master PhotoEspaña en théories et projets artistiques et diplomée en beaux-arts de l’Université de Grenade. Sa pratique artistique développée ces dernières années est passée par différentes disciplines telles que le dessin, la peinture ou la photographie. En 2016, son projet photographique L’illa a été choisi pour participer à la résidence Illes d’Art et pour être exposé à la Real Sociedad fotográfica de Madrid en 2017.

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