EXPOS PHOTOS
Appelez-moi Victoria
Appelez-moi Victoria est une archéologie visuelle qui explore les notions de mémoire, de généalogie et d’exil: un questionnement lié aux conséquences de l’immigration Italiennes en France. Camille Carbonaro aborde la construction de soi, la recherche de ses racines et l’exploration de ses traces et névroses mémorielles. Entre réalité et fiction, une enquête et une quête personnelle : psychiques et mystiques sur ses origines lointaines, évaporées, disparues, qu’elle compose à partir des fragments d’histoires d’enfants d’immigrés. C’est à travers la psychogénéalogie et la psychomagie théorisées par Alexandro Jodorowsky qu’elle interroge les zones floues et oubliées de sa mémoire familiale. Appelez-moi Victoria est un hymne aux récits et aux racines loin du patriotisme et nationalisme exubérants, qui interpelle des notions liées à l’immigration toujours sensibles de nos jours. Ce projet est la recherche d’un héritage émotionnel, les traces d’un rite de passage jamais vécu mais qui laisse sur son chemin des marques sur les générations suivantes.
Pourquoi délaisser ses racines à la frontière ?
Enfants de l’exil, de quoi hérite-t-on?
Les Éternels
Les éternels étrangers – étrangers à jamais – les immigrés et les enfants d’immigrés, dont l’histoire est le produit d’une autre histoire, celle de la France et de son empire colonial. Appelés pour reconstruire la France à la fin de la seconde guerre mondiale, ces ressortissants de l’empire colonial français, des hommes d’abord, puis des familles, ensuite, avec le regroupement familial permis dans les années 60, constituent une main d’œuvre abondante et bon marché. Jusqu’à la fin des années 60, l’obtention de la carte de résident est automatique, ensuite, il faut justifier d’un emploi dans l’hexagone et, avec la crise et le chômage des années 70, de travailleurs immigrés, ils deviennent des étrangers que la France voudrait bien voir partir. Pourtant, ils partagent une histoire en commun et y participent. Acteurs de la vie française, ils sont français avec des origines et se retrouvent, de ce fait, dans une utopie, au sens étymologique du terme.
Comment qualifier ces personnes françaises mais toujours perçues comme étrangères ? Les «autres» Français, les nouveaux Français comme préfèrent l’exprimer Sylvain Brouard et Vincent Tiberj, chercheurs du Cevipof (Centre de recherches sur la vie politique française. Ils sont les auteurs de Français comme les autres?, une enquête sur les citoyens d’origine maghrébine, africaine et turque.) Plus qu’une problématique de langage c’est le reflet d’un refus d’une identité fruit de l’Histoire et mobile.
C’est donc par la fiction photographique que nous avons décidé de raconter l’histoire contemporaine de l’immigration en France.
Notre Affaire est de Passer en Traçant des Chemins sur la Mer
A la frontière franco-espagnole : le bégaiement de l’histoire. Karim, Othman, Soufiane sont des enfants et des jeunes adultes qui ont grandi trop vite. Rescapés de l’Open Arms, du SeaWatch ou du Salvamento, ils sont arrivés à Perpignan après avoir parcouru des milliers de kilomètres à pied, en train, à la nage, en bateau depuis l’Afrique. A leur arrivée en Europe, leur vie est toujours en suspens et leurs corps sont soumis aux contrôles et aux menaces d’expulsions.
Leurs récits m’en rappellent d’autres, ceux des enfants d’il y a 80 ans qui ont franchi cette même frontière. Ils s’appellent Octavio, Dolores, Maria. Leurs familles ont lutté contre le fascisme pendant la guerre d’Espagne. En 1939, ils doivent quitter l’Espagne de Franco. Ils étaient les ennemis d’hier des idéologies fascistes. Ils sont les ennemis d’aujourd’hui.
Le travail présenté lors de FotoLimo 2019 est un extrait du travail réalisé pendant la résidence Fotolimo mené en partenariat avec le mémorial de Rivesaltes, la restitution complète aura lieu au Mémorial en décembre 2020.
Aître Sudète
Pour tenter d’explorer les Sudètes, il faut s’armer de patience. Autrefois prospères, aujourd’hui semi-désertiques et d’une sombre beauté, ces régions ne se livrent pas à l’intrus, au curieux de passage. Bien qu’ayant passé plus de 3 ans à photographier les Sudètes, jusqu’à il y a peu, j’ignorais encore pourquoi diable j’avais démarré ce projet. La seule et tenace certitude était qu’il fallait continuer, aller jusqu’au bout du voyage même sans savoir encore quelle route prendre…
Immédiatement, les Sudètes ont résisté, élevant des barrières linguistiques et culturelles. Il s’agitlà d’un sujet tabou, dont personne n’a envie de parler, aussi bien les Tchèques que les Allemands. À l’image de tous ces villages détruits à partir des années 50, beaucoup de traces de la mémoire Sudète ne sont plus que ruines ou déjà complètement effacées. Comment photographier le souvenir d’un lieu rayé de la carte ? Capturer un référent absent ?
Le destin tragique de ces terres, littéralement au centre géographique de l’Europe, sonne comme un avertissement du passé récent à notre présent qui se croit pour de bon à l’abri de l’horreur. Comment ces régions d’une beauté âpre et sauvage, baignées par une lumière sublime, ont pu servir de décors à une pièce de théâtre aussi sordide et violente.
Tenter de photographier les Sudètes, c’est affronter notre impuissance face à ce gâchis, impuissance aussi face à notre rapport à la mémoire, au temps, dans un monde moderne en proie à une vitesse excessive de consommation, à la culture du zapping. Mais constater une impuissance n’est pas une défaite. Dans l’impuissance assumée, se cache une résistance, une manière discrète mais déterminée, de continuer à penser, de rester encore debout, vivant.
L’Heure Bleue
Avec L’heure Bleue, Anne-Sophie Costenoble nous emmène dans un monde d’apparence onirique qu’elle fixe et donne à voir, à contempler, un monde de silence propice à l’introspection. Ses photographies contemplatives, comme en suspens, mêlent et font s’entremêler des instants ordinaires, fragiles, de l’ordre du merveilleux et du poétique. C’est le temps de l’heure bleue, cette heure où tous songes renvoient à notre intimité, entre chien et loup, à la tombée du jour.
3/8
Le 3 août 2014, l’État islamique a commis le dernier des 74 génocides dont a été victime le peuple yézidi (une minorité ethnique préislamique) au cours de l’histoire. Quatre ans plus tard, des milliers de survivants continuent à vivre dans des camps de réfugiés au Kurdistan turc. Sur la toile de leurs tentes, les chiffres «3/8» reprennent le souvenir d’une date qu’ils n’oublieront jamais.
3/8 nous parle des éléments omniprésents de la vie quotidienne de ces réfugiés : la mémoire du génocide, la justification de leur identité et leurs incertitudes quant à l’avenir. Pour ce faire, ce travail nous présente deux espaces : un espace physique, délimité par les toiles de leurs tentes, et un autre virtuel, montré à travers des captures d’écran de leurs réseaux sociaux.
Après le génocide, chaque famille a dû laisser tous leurs biens et commencer une nouvelle vie dans un espace vide de 12 m2. Les images de ces espaces, pleines de symboles, sont en quelque sorte les portraits des familles qui les habitent. D’autre part, le téléphone portable est le véhicule qui leur permet de franchir les frontières du terrain. Sur leurs murs Facebook, ils dénoncent les atrocités qu’ils ont vécu, revendiquent leur identité yézidi, célèbrent les nouvelles des familles qui réussissent à arriver dans un pays plus sûr ou, tout simplement, se souhaitent un bon anniversaire.
Quand les Rêves s’en Vont
Le thème de la frontière, physique ou morphologique, en tant que séparation, isolement, est une constante dans la pensée collective. Qu’elle soit protection, qu’elle soit identité de groupe, qu’elle soit passage d’un stade à un autre.
Le travail part de la vision onirique, de la mémoire. La mer en tant que frontière d’ouverture ou en tant qu’impedimenta, l’être humain en tant qu’ombre ou énergie, en tant que fantôme de toutes ces fois où il a essayé de franchir cet obstacle, fuyant une réalité lui permettant à son tour de fuir de son espace quotidien, la pauvreté, la guerre, la faim. Mon travail parle de ses absences. De comment il se retrouve souvent pris au piège entre un passé dans lequel il ne peut être et un avenir qui se referme devant lui.
Need
Je ne sais pas comment c’est arrivé. Ils sont restés avec moi.
J’ai tout partagé.
Leur souffrance avait un but et une raison.
La mienne une destination. Une nécessité de romanesque, d’une reconnaissance…
Récit photographique d’une confusion entre mes attentes et leurs besoins. Au coeur d’une histoire qui ne sera jamais la mienne…
Link
La notion de « lien » (link) est importante en psychologie, notamment en ce qui concerne les mécanismes de formation de la conscience. Notre capacité à prendre conscience du monde physique qui nous entoure est liée à notre activité cérébrale, plus précisément à l’activité de nos neurones. Tout est question de connexion, de relation, de lien.
Le projet artistique « link » est né de la volonté de l’artiste d’interroger notre relation à notre environnement, notre relation aux autres, en utilisant un élément éphémère et changeant, un fil rouge.
Si le fil peut marquer les différences, les frontières qui nous séparent, il est aussi le symbole de ce qui nous unit, nous rassemble. Le fil renvoie à l’idée de réseau. Le rouge renvoie à la vie.
Quel lien nous unit aux autres êtres humains ? Quel rapport entretenons-nous avec les lieux que nous fréquentons ? Dans quelle mesure les rencontres, les lieux nous changent-ils ? Dans quelle mesure notre présence a-t-elle un impact sur autrui, sur les lieux où nous vivons ?
Border Line
Invité en résidence d’artiste chez « Lumière d’Encre », je décidai d’aborder le thème proposé, « la frontière » de façon métaphorique, en l’évoquant plutôt qu’en le documentant.
J’ai tenté d’évoquer visuellement la frontière, le proche et le lointain autant que l’étonnante proximité du banal et du sublime. Je photographie le paysage à la chambre, dans une pratique qui emprunte autant à l’école de Düsseldorf qu’à la peinture romantique.
Mais si pour nous citoyens européens, les frontières ont disparu — et c’est heureux — elles restent pour d’autres de mortels obstacles. J’ai tenté de convoquer les fantômes des naufragés, de ces malheureux qui ont perdu la vie en tentant de rejoindre notre civilisation. Que cette dérisoire tentative d’évoquer leur courage ou leur inconscience soit ma façon de leur rendre hommage.
L’Île
Parfois, une personne a le sentiment de vivre dans un calme qui engourdit la vie, où les jours se ressemblent s’additionnant en mois et années. Le calme te dilue dans un manteau bleu qui refroidit ton corps pour l’engourdir. Il t’immobilise dans une routine mortelle où tout est familier et tu ressens le besoin de disparaître même si tout ce qui t’entoure a une mélodie domestiquée.
Tout semble parfaitement adapté, personnes et objets correctement placés dans un environnement quotidien, dont le mouvement est toujours circulaire. Le temps passe dans une tranquillité apparente, la terre t’attrape d’un murmure connu tandis que la mer et le ciel réveillent ton désir.
Ils t’enseignent à supporter le poids, la charge, à anesthésier les rêves et la seule chose qui te réconforte est de t’enfoncer dans l’eau. Les voix n’ont pas de son elles deviennent des cris, les jours n’ont pas de musique, ils sont le silence. Tu aimerais être le vent, celui qui fouette les montagnes.
Tu es le vent, un moment. Tu vis dans l’illusion de croire que tu es différent, mais tu réalises que tu es une île. Celle qui te rattrape toujours, celle que tu prends toujours avec toi, celle qui ne te quitte pas, celle qui te remplit de peurs en échange de quiétude. Celle à laquelle tu as besoin de revenir même quand tu la regardes de loin.
Presqu’îl-e
« Je vais changer de genre et je voudrais que tu suives ça, d’un point de vue artistique, ça t’intéresserait ? »
J’ai dit oui, immédiatement. Et j’ai rajouté : texte ou photo ?
Il m’a répondu : oh, comme tu veux.
C’était une femme quand il me l’a proposé, qui allait devenir un homme. Comme tu veux a été le pacte entre nous. On s’est revu une fois, puis régulièrement, chaque semaine ou tous les quinze jours, pendant plus d’un an, presque deux. Dès le départ j’ai dit, je ne noterai rien pendant nos rencontres, j’écrirai de mémoire. Au bout d’un mois, j’écrivais il, lui, sans plus m’en soucier, n’ayant jamais utilisé son prénom féminin, je l’ai tout de suite appelé par son prénom masculin. Puis j’ai commencé à prendre des photos pendant qu’il parlait.
Le sujet du changement de genre m’a beaucoup intéressé lorsque j’étais adolescente. Je n’en ai jamais parlé, à part à ma grand-mère, un été. Je n’en ai jamais parlé. Jusqu’à ce qu’il me fasse cette proposition.
Presqu’île. C’est pour moi, celle que l’on atteint en barque parce que la route n’existe pas. Elle est difficile d’accès et on est chaque fois heureux d’y accoster. C’est une presqu’île sauvage, qui ne me fait pas peur, parce que ce presque change la donne. Un jour à pied s’il le faut, la traversée pourra se faire.
Le masculin qui m’intrigue, c’est le X au prénom de mon cousin que j’écris en grand en frottant un marron sur le mur du garage. Cette lettre dont je suis jalouse, pourquoi je n’ai pas la même ? Pourquoi on ne m’a pas demandé avant comment je voulais m’appeler ?
Cette sensation de signer sans que ce soit moi tout à fait. C’était un hommage. Que je nierai devant la mine sévère de chaque adulte venu me questionner et les yeux affolés de mon cousin qui remue la tête, qui comme moi répète c’est pas moi c’est pas moi.
Mais pourquoi t’écris ?
Pour quoi tes cris ?
Poupées
Poupées est un regard aigre-doux sur la condition des femmes gitanes dans le quartier de La Cité à Perpignan, en France, un territoire exclusivement gitan considéré comme un des plus pauvres de la ville. Dans l’intention de faire un témoignage visuel de la jeunesse gitane de cette communauté, le projet montre le visage le plus sauvage de l’enfance et de l’adolescence de ces filles, qui contraste avec les restrictions qu’elles devront assumer lors de la perte de la virginité pour devenir des femmes adultes. À son tour, le titre « poupées » fonctionne comme une métaphore associée au système patriarcal des gitans en révélant la réification et la sexualisation prématurées de ces filles qui, paradoxalement, doivent vivre avec les normes dictées par leur tradition.
Temps de Valse
« Tiempo de Vals » est un essai photographique qui capture des moments intimes, cachés et parfois orageux d’hommes prostitués et de leurs clients masculins dans des motels situés au centre-ville de Santiago du Chili. L’industrie du sexe est l’une des plus ancienne au monde. Toutefois notre société tente de garder cette réalité hors de vue. Ceci est un essai qui montre la vision d’un monde masculin rarement documenté. Ces images ont été prises à l’intérieur des chambres avant et après avoir eu des relations sexuelles avec leurs clients. Les images révèlent des traits de la condition humaine et ses sentiments intangibles ; elles tentent d’offrir une approche réflexive sur le sujet et ces personnes ignorées de la société.
La Retirada « Ce Souvenir Là »
Se souvenir de ce qui s’est passé en 1939 ici sur ce territoire frontalier, c’est se rappeler que plus de 450 000 personnes ont traversé cette frontière au moment de la Retirada.
Avec l’exil comme seule issue, c’est une file ininterrompue d’enfants, de femmes et d’hommes qui sont venus dans l’espoir de trouver refuge et aide en catalogne française. Le traitement réservé à tous ces réfugiés est décidé par le gouvernement français de l’époque, il ne restera pas dans l’histoire comme un modèle d’humanité et ne sera pas une fierté collective.
Les camps de l’époque hantent les souvenirs et devant les camps d’aujourd’hui nous ne pouvons pas nous enorgueillir d’une gestion concentrationnaire inhumaine et violente qui perdurent face aux catastrophes et aux urgences qu’elles soient d’hier ou d’aujourd’hui.
En 1939 comme aujourd’hui la solidarité avec ceux qui sont dans le besoin émerge dans le contact, et seule les populations et les organisations civiles sont à la hauteur de l’humanité nécessaire pour soulager par leur propres moyens les exilées face à la réalité et la misère.
La maternité d’Elne et le centre espagnol de Cerbère ont été des refuges, des lieux de solidarité et d’entraide. Là des enfants projetés dans le cauchemar de la guerre et de l’exil ont trouvé un peu de réconfort, d’attention et de soin. Des femmes se sont organisées pour offrir un peu de lumière et la possibilité de la vie en transformant le château d’en Bardou à Elne en maternité. Avec l’aide d’organisations civile et de la population locale, la solidarité a laissé des souvenirs que nous avons choisis de vous montrer à travers cette exposition de dessins d’enfants exilés réalisée au centre espagnol de Cerbère en 1939 fond conservé par l’association COP, ainsi que des photographies du fond patrimonial de la commune d’Elne sur la maternité crée par la jeune bénévole du secours suisse Elisabeth Eidenbenz soutenue par la population locale.
En regard de ces documents d’époque nous vous proposons de découvrir le travail de revisitation des lieux emblématiques de la Retirada par Philippe Dollo.
PROJECTIONS – SÉMINAIRES – ATELIER
Le film Boléro Paprika réalisation de Marc Ménager avec la Ménagerie à Toulouse, la projection est suivie d’un atelier animé par Thomas Jimenez concepteur son du film, musicien et fondateur du groupe El Comunero. L’atelier en direction des enfants à partir de 10 ans propose une approche du son et du bruitage dans le cinéma d’animation et de la chanson.
Après un déjeuner collectif les enfants sont conviés à une visite avec médiation des expositions dans le cadre d’une rencontre des écoliers des deux côtés de la frontière.
Synopsis : Dans la France des années cinquante, Diego, un fils de républicain espagnols en exil, assiste à une rafle de police qui vise sa mère et son grand-père parmi les derniers opposants au régime franquiste. Plongé dans les souvenirs d’une histoire encore brûlante, Diego sauvera la mémoire de ceux qui ont su résister au totalitarisme.
J’ai récemment décidé d’ouvrir le manuscrit « Maxime » que mon père me remit au crépuscule de sa vie en novembre 2012. J’ai ainsi découvert l’incroyable itinéraire du Capitaine Pierre Roger Mercier, mon grand-père officier et résistant, assassiné le 2 septembre 1944 au château d’Hartheim (Autriche). Plus communément connu sous le pseudonyme « Maxime »
« Les murs autrefois construits autour de la ville la parcourent maintenant en tous sens, sous forme de dispositifs plus ou moins visibles dirigés non plus contre des envahisseurs éventuels, mais contre des citadins indésirables »
Zygmunt Bauman
Le Mexique dans l’Objectif
Un film de Ángeles Alonso Espinosa et Benjamin Lalande
Les trois premières saisons de cette collection, consacrées à la Chine, à l’Inde et à la Russie, ont montré l’incroyable pertinence de ce principe : les photographes et la photographie sont un prisme exceptionnel pour découvrir et comprendre, de l’intérieur, les secrets d’un pays en pleine mutation.
Le Mexique fait régulièrement la une des médias du monde entier. Qu’il s’agisse de l’invraisemblable mur de Donald Trump, d’hollywoodiennes arrestations de narcotrafiquants, de l’influence des zapatistes dans les mouvements altermondialistes ou des meurtres et disparitions irrésolues de milliers de personnes dans une impunité absolue. Ce qu’on appelle des clichés…
Noyé par la violence et par la corruption, le Mexique est aussi un symbole de résistance et un réservoir de créativité incarnée par son cinéma, ses arts plastiques et aussi par ses photographes. Ce sont ces artistes engagés, créatifs et chercheurs infatigables qui nous raconteront le Mexique d’aujourd’hui et ses enjeux dans le paysage mouvementé et compliqué du XXIe siècle.
Dans Xénophobie Business Claire Rodier décrypte un sujet particulièrement d’actualité autant au niveau français qu’international, celui des contrôles migratoires et des mécanismes qui conditionnent leur mise en place. Analyse détaillée du marché mondial de la sécurité de plus en plus privatisé, cet ouvrage propose de s’intéresser au business autour des « migrants » qui s’étend de la sécurisation des frontières (dispositifs de surveillance, informatisation des visas et des passeports…) à la gestion des centres de détention et l’escorte des expulsés.
Séminaire Walter Benjamin
Du 27 au 29 Septembre 2019 aura lieu la IV École d’Été Walter Benjamin. On commémore cette année les 80 ans de La Retirada et l’exil des 500.000 personnes qui, en 1939, fin de la Guerre Civile, ont fui l’Espagne républicaine pour l’exil, 300.000 d’entre elles traversant les montagnes des Pyrénées à Portbou. La IV École d’été Walter Benjamin de Port-Bou résulte d’un accord entre les artistes résidents de la Fabrique de création « La Escocesa » de Barcelone, artistes activateurs critiques de l’Histoire et avec le Festival de photographie Fotolimo, qui proposera un débat sur Walter Benjamin et la photographie
Participants : Cari Oriol, Jean Calens, Carme Alda, Fernando Hernández
Sánchez, Anne Roche, Madeleine Claus, Maria Maïlat, Manolo Laguillo et Ignasi Solé Sugranyes.
Le samedi 28 Septembre il y aura l’inauguration de l’exposition de Paysages souhaités dans la salle de douanes de la Gare Internationale de Portbou (20h).
Le dimanche 29 auront lieu les suivants évènements :
Casa Walter Benjamin, 11h :
Présentation du livre Walter Benjamin-Bertolt Brecht. Rencontre à Port-Bou, de Maria Maïlat, traduit par Anna-Maria Corredor e illustré par Guillén. Prologues : Carles Duarte, Vicenç Altaió et Pilar Parcerisas.
Présentation de la Bibliothèque Walter Benjamin, donation de Gian-Luigi Ponzano à la Fundació Angelus Novus.
Sala La Congesta, 11h30 :
Yael Karavan, performance « Living threads »
Cimetière de Port-Bou, à partir de 12h :
Célébration de la Déclaration de Bien Culturel d’Intérêt National du Mémorial Passages (2018). Intervention de Carles Duarte, poeta. Lectures de poèmes de Hannah Arendt, Maria Zambrano et Walter Benjamin, direction Cari Oriol.
Salvoconducto
Dynamique participative autour des frontières
Collectif Rizoma 8
Les médias parlent de la crise migratoire : grillages, barbelés, mort-e-s en méditerranée, réseaux mafieux… À l’issue de ce voyage, commence un parcours invisible et pour autant pas moins tragique : la procédure kafkaïenne d’accès à un droit fondamental comme l’asile. En moyenne, sur quatre demandes, trois sont refusées.
SALVOCONDUCTO n’est pas un atelier en politiques migratoires, droit des étrangers ou conséquences de l’externalisation des frontières.
Nous proposons aux participants de venir vivre une expérience autour de la violence institutionnelle et la pression exercée par les démarches administratives.
Fête à la Frontière
kao kOzn Compositeur initié á l’Art du Bruit par son frère Stéphen Huguenin pour des montages de sons improbables propulsa kaozen dans la jungle urbaine des années 80. La recherche musicale fait prendre conscience des modèles et des idées qui ont besoin d’Être unifiés. 1984 c’est l’explosion du métissage des genres et des couleurs. Dub, Indus, Electro-acoutique, Tekno, Funk, Word Music… se croisent dans les studios et sur les radios libre pour expérimenter de nouvelles formes de création musicale et dissoudre les frontières entre compositeur et interprète d’une part et entre compositeur et le public d’autre part.