Ils ont mis leurs pas et leurs yeux dans ceux des fugitifs de toutes sortes qui se sont lancés sur les chemins de l’exil entre Portbou et Cerbère. De la ville espagnole à la ville française, ils ont parcouru plusieurs fois le chemin dans les deux sens, à différentes époques, de nuit comme de jour, et franchi cette frontière apparemment ouverte !

Peu à peu est apparue la réalité de cette barrière mentale et politique qui semble ne pas exister, qui est pourtant presque infranchissable pour l’indésirable qui tente le passage par le tunnel ou par le col…

Avec les yeux des fugitifs, réfugiés et migrants d’hier et d’aujourd’hui, ils sont partis à la recherche des lieux encore debout ou d’autres aujourd’hui abandonnés… pour évoquer par leurs images les émotions, les peurs, les espoirs, les découragements… de celui qui voit la « terre promise » de l’autre côté de la barrière !

Gare de Portbou, Coll dels Belitres, Gare de Cerbère…ces points de passage obligés ont été le fil conducteur de cette fiction photographique ancrée dans une réalité tragique !

Leurs errances nocturnes et diurnes leur ont permis de capter ces « lignes de fuite », ces traces signifiantes, ces rencontres improbables…qu’ils évoquent avec des approches photographiques complémentaires d’où le parti pris de la couleur et du noir et blanc qui conjuguent et associent les multiples « états » physiques et psychologiques des réfugiés.

Leurs photographies sont guidées par les textes poétiques de Jean-Claude Feuillarade, lequel tente d’entrevoir par quels sentiers émotionnels, ceux qui se déracinent doivent aussi passer.

 

 

Serge Tribouillois

 

Né en 1942, Serge Tribouillois est « accro » à la photographie depuis ses 17 ans ! Parallèlement à une carrière d’enseignant et de médiateur culturel, il a poursuivi ses recherches photographiques qui se sont concentrées sur les réalités poétiques ou dramatiques auxquelles nous sommes confrontés, au cours de nombreux voyages en Méditerranée et en Afrique. De nombreuses expositions ont montré son travail ces dernières années. Créateur et directeur de la Galerie « Passages » à Sète, il est l’un des membres fondateurs du « Collectif Images » de Sète et co-organisateur du « Printemps des Photographes », à Sète.

 

 

Philippe Fourcadier

 

Peut-être que le fait de pratiquer la photographie noir et blanc et son long processus de développement a définitivement encré Philippe Fourcadier dans une forme d’attente et de lenteur.

Privilégiant la forme abstractive dans sa photographie il s ‘en remet au merveilleux pouvoir de l’imaginaire pour que tout un chacun puisse s’approprier son travail de création. Il développe ainsi depuis plusieurs années un long compagnonnage entre photographie et littérature qui l’a amené à travailler en collaboration avec Jean-Claude Feuillarade sur des thématiques historiques revisitées et des thématiques contemporaines. Le thème de la Méditerranée et plus particulièrement du Maroc où il travaille régulièrement, attise sa curiosité depuis une dizaine d’années.

Son travail est régulièrement exposé dans le cadre de festivals, galeries, musée, et expositions collectives.

 

 

Jean-Claude Feuillarade

 

« La question de l’image s’est posée longtemps sans aucune discipline, ni autre forme de cohérence, une sorte de boue créative. Ensuite la géométrie et la brutalité de notre monde industriel ont posé des tensions palpables et contraignantes, elles ont une place dans mon regard photographique. »

 

ES :

Pusieron sus pasos y sus ojos en aquellos fugitivos de todo tipo que se embarcaron en los caminos del exilio entre Port Bou y Cerbère. Desde la ciudad española hasta la ciudad francesa, han recorrido la carretera en ambas direcciones, en diferentes momentos, día y noche, ¡y han este límite aparentemente abierto!

Poco a poco apareció la realidad de esta barrera mental y política que parece no existir, que es casi intransitable para quienes no son bienvenidos que intentan pasar por el túnel o por los altos…

Con los ojos de los fugitivos, refugiados e inmigrantes de ayer y de hoy, fueron en busca de lugares algunos todavía en pie y otras ya abandonados… para evocar a través de sus imágenes las emociones, miedos, esperanzas, desalientos… ¡de aquellos que ven la tierra prometida desde el otro lado!

La estación de Port Bou, Coll dels Belitres, la estación de Cerbère… ¡estos lugares de paso obligatorios han sido el hilo conductor de esta ficción fotográfica anclada en una trágica realidad!

Sus andanzas nocturnas y diurnas les han permitido captar estas “líneas fugaces”, estas huellas significativas, estos encuentros improbables… que evocan con enfoques fotográficos complementarios de dónde parte la diferencia entre el color y el blanco y negro y se asocian a los múltiples estados físicos y psicológicos de los refugiados.

Sus fotografías están acompañadas por los textos poéticos de Jean-Claude Feuillarade, que intenta vislumbrar a través de qué caminos emocionales deben pasar aquellos que se desarraigan a si mismos.

 

 

Serge Tribouillois

 

Nacido en 1942, Serge Triboullois ha sido adicto a la fotografía desde los 17 años. Paralelamente a su profesión en la enseñanza y como mediador cultural, continuó su investigación fotográfica que se centró en las realidades poéticas o dramáticas que enfrentamos, durante muchos viajes al Mediterráneo y África. Numerosas exposiciones han mostrado su trabajo estos últimos años. Creador y director de la Galería “Passages” en Sète, es uno de los miembros fundadores de “Collectif Images” de Sète y coorganizador de “Printemps des Photographes”, en Sète.

Philippe Fourcadier

 

Quizá el hecho de practicar la fotografía en blanco y negro y su largo proceso de desarrollo han introducido en Philippe Fourcadier la espera y la lentitud.

Priorizando la forma abstracta en su fotografía, confía en el maravilloso poder de lo imaginario para que todos puedan apropiarse de su trabajo de creación. Durante varios años, ha estado desarrollando un largo vínculo entre la fotografía y la literatura, lo que lo ha llevado a trabajar en colaboración con Jean-Claude Feuillarade sobre temas históricos revisados y temas contemporáneos. El tema del Mediterráneo y más concretamente de marruecos donde trabaja regularmente, despierta su curiosidad después de una década.

Su trabajo se expone regularmente en festivales, galerías, museos y exposiciones colectivas.

 

 

Jean-Claude Feuillarade

 

« La cuestión de la imagen ha surgido durante mucho tiempo sin ninguna disciplina u otra forma de coherencia, una especie de barro creativo. Entonces la geometría y la brutalidad de nuestro mundo industrial han planteado tensiones palpables y restrictivas, ellas tienen un lugar en mi mirada fotográfica. »