Un passage de frontière, un jour de septembre à l’aube, entre l’Espagne et la France, dans l’espoir de ne pas rencontrer de douaniers.

 

Des photos prises d’une main, tout en conduisant et sans regarder. Quelque part par-là doit être le cimetière où est enterré le célèbre écrivain allemand.

 

Mais le texte superposé aux images est celui d’un autre allemand, le poète Friedrich Hôlderlin. C’est la lettre du 2 décembre 1802 à son ami Böhlendorf, celle qui marque son inclinaison vers une douce folie. Il y est aussi question de frontière, de passage, de traversée. Il y est aussi question de paysans landais, que Hölderlin prend pour d’anciens Athéniens : « La vue des Antiques m’a fait mieux comprendre non seulement les Grecs, mais plus généralement les sommets de l’art…». C’est à cette superposition d’une vision partielle et d’une réalité multiple que fait allusion ce travail, Transit, dont le titre se lit de la même manière en français et en allemand ; il y est question de paysages parcourus, de sépultures anonymes, de superposition de mémoire personnelle et d’histoire imaginée, de traces qui s’effacent, de coulures du temps qui passe.

 

Après avoir travaillé dans le domaine de la recherche historique, Salvatore Puiglia se consacre à l’art visuel depuis 1986. Depuis lors, son activité d’artiste s’est accompagnée d’investigations sur les sources documentaires des images, selon une pratique qui considère les traces de l’histoire comme de la matière à transformer.

Il a publié dans les revues Quaderni storici, Détail, Linea d’ombra, Revue de Littérature Générale, Vacarme, Lo sciacallo, Mediamatic, Issues in Contemporary Culture and Aesthetics, Any. Il a édité le volume collectif Via dalle immagini / Leaving Pictures (Salerne, 1999) et organisé les expositions Iconografie transitorie (Rome, 1999) Memoria e storia (Naples, 2001), Promemoria (Taggia, 2005).

 

ES :

Un cruce por la frontera, un día de septiembre al amanecer, entre España y Francia, con la esperanza de no encontrar a los agentes de aduanas.

 

Las fotos tomadas con una mano, mientras conduce y sin mirar. En algún lugar debe estar el cementerio donde está enterrado el famoso escritor alemán.

 

Pero los textos superpuestos a los imágenes son de otro alemán, el poeta Friedrich Hôlderlin. Esta es la carta del 2 de diciembre de 1802 a su amigo Böhlendorf, quien inicia su interés hacia una dulce locura. También se habla de frontera, paso, cruce. También se habla de los campesinos de Landes a quienes Hölderlin considera antiguos atenienses: « La visión de las Antigüedades me hizo comprender mejor no solo a los griegos, sino también a las cumbres del arte… » Es a esta superposición de una visión parcial y de una realidad múltiple a lo que hace alusión en su trabajo “Transit”, cuyo título se lee igual en francés y en alemán; se trata de paisajes recorridos, de sepulturas anónimas, de superposiciones de memoria personal y de historia imaginada, rastros que se desvanecen, goteos del paso del tiempo.

 

Después de trabajar en el campo de la investigación histórica, Salvatore Puiglia se dedica a las artes visuales desde 1986. Desde entonces, su actividad como artista ha ido acompañada de investigaciones de las fuentes documentales de imágenes, de acuerdo con una práctica que considera los rastros de la historia como materia a ser transformada.

Ha publicadoen las revistas Quaderni storici, Détail, Linea d’ombra, Revue de Littérature Générale, Vacarme, Lo sciacallo, Mediamatic, Issues in Contemporary Culture and Aesthetics, Any. Editó el volumen colectivo Via dalle immagini / Leaving Pictures (Salerne, 1999) y organizó las exposiciones Iconografie transitorie (Rome, 1999) Memoria e storia (Naples, 2001), Promemoria (Taggia, 2005).